Les Catholiques et l'incinération
La mort d’un être cher représente un des moments les plus éprouvants de la vie. Les principales religions du monde ont leurs façons de symboliser la réalité de la mort. Le document Ad resurgendum cum Christo, Instruction sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas d’incinération, récemment approuvé par le Pape François, stipule que « dès l’origine, les chrétiens ont désiré que leurs défunts fissent l’objet de l’intercession et du souvenir de la communauté chrétienne. Leurs tombes sont devenues des lieux de prière, de mémoire et de réflexion. Les fidèles défunts font partie de l’Église qui croit en « la communion de tous les fidèles du Christ ». (Catéchisme de l’Église catholique, no 962)
Au fil des siècles, quelques pratiques et coutumes longuement maintenues furent appelées à changer, tant dans la société que dans nos traditions religieuses. Dans notre propre tradition catholique romaine, grâce à l’heureux événement du concile Vatican II, nous avons fait l’expérience de l’Église prêtant attention « aux signes des temps ». Bien que nos pratiques cultuelles aient fait l’objet de révision, à la fois au plan de la langue et des rites utilisés lors de célébrations liturgiques, le respect que l’Église demande d’accorder à la vie humaine demeure inchangé. Cela est particulièrement manifeste dans la façon que l’Église commémore le décès d’un de ses membres.
Le déroulement des funérailles chrétiennes – selon le Rituel officiel de l’Église, la célébration des funérailles d’une personne de confession catholique comprend trois étapes : la veillée de prières, la célébration des obsèques avec liturgie de la Parole ou célébration de l’Eucharistie (en fonction des circonstances), et l’inhumation. La célébration de ces rites a pour but d’encourager l’espérance et d’apporter la consolation de la foi à ceux et celles qui sont en deuil. Le Rituel précise que « les chrétiens et chrétiennes célèbrent les rites funéraires pour offrir dévotion, louange et action de grâce à Dieu pour le don d’une vie qui a été remise entre les mains du Père ».
La veillée de prières – est l’occasion pour la communauté chrétienne de partager ses souvenirs (par le biais d’un éloge funèbre par exemple) et, d’assurer une présence et un soutien aux personnes endeuillées, alors qu’elles tentent de se réconcilier avec la réalité de la mort et la peine qui en découle.
Dans la liturgie des funérailles (avec ou sans Eucharistie), la communauté chrétienne affirme et exprime l’union de l’Église terrestre avec l’Église céleste dans la grande communion des saints. Bien que la mort comporte une séparation, les chrétiens et chrétiennes, comme membres du Christ, ne peuvent être séparés, car ils ne font qu’un en lui. Les morts continuent à bénéficier des prières et des intercessions des vivants. Au dernier adieu (absoute), la communauté reconnaît la réalité de la séparation et confie la personne décédée à Dieu.
L’inhumation est le dernier geste posé par la communauté de foi à l’endroit du corps d’une personne décédée. C’est une manifestation de la communion qui existe entre l’Église terrestre et l’Église céleste. Accompagnée des prières d’adieu de la communauté de croyants, la personne défunte rejoint ceux et celles qui n’ont plus besoin de la foi puisqu’ils sont face à face avec Dieu. (Order of Christian Funerals, # 379)
Comme Catholiques, nous croyons que le corps est le temple de l’Esprit saint. En raison du profond respect qu’elle voue au corps humain, l’Église insiste que les défunts et défuntes soient ensevelis avec révérence en lieux sacrés et réservés à cet effet; en d’autres mots, qu’ils soient retournés à la terre.
De façon conséquente, il importe de traiter les cendres avec le même respect et la même dignité que l’on accorde au corps d’une personne décédée. Cela signifie, entre autres, que la mise en terre se fasse, dans un laps de temps raisonnable, que les cendres des êtres chers ne doivent être ni divisées, ni éparpillées, ni exposées dans les foyers, pas plus qu’elles doivent être placées dans des tatouages ou des bijoux. Garder les cendres à la maison - même dans une urne cinéraire - c’est risquer qu’elles soient perdues, volées ou jetées accidentellement. De plus, ce genre de pratique n’aide guère à faire son deuil.
Comme personnes de foi, il est important de bien vous informer afin de prendre les bonnes décisions et de pouvoir discuter de vos choix avec vos proches. Il est souhaitable de discuter des choix et options avec le prêtre de votre paroisse avant de rencontrer le personnel du salon funéraire en vue de la planification de funérailles. Les paroisses accueillent l'occasion de donner suite à vos interrogations.